Nuit Bleue - Mai 1992

M 40, Superloustic, Bleu Marine Quimper, Paradis, des radios disparues...

merci beaucoup Philippe pour ces archives très intéressantes

Quelques

Surpuissances gênantes pour les émetteurs voisins, changements de fréquences non autorisés, programmes non réglementaires, épisodiques, voire inaudibles ou même sauvages... Les « accros » de la radio savent qu'à défaut d'être permises, toutes ces fantaisies demeuraient possibles - et courantes - sur la bande FM (Modulation de fréquence).

Nouvelles fréquences à minuit

Mais cette belle pagaille se meurt. Enfin l'ordre va régner. Dès ce soir minuit.

La remise en place deviendra effective après un silence radio de deux heures seulement. Deux heures poétiquement qualifiées dans le milieu spécialisé de « nuit bleue ». Deux heures pendant lesquelles les 276 stations autorisées par le Comité supérieur de l'audiovisuel (CSA), dans les régions des Pays de la Loire et Bretagne devront; pour la plupart, rejoindre une nouvelle fréquence et toutes impérativement régler leur puissance dans les limites fixées par les conventions qu'elles ont signées.

Ce déménagement général éclair, conséquence des nouvelles dispositions législatives, peut certes dérouter un temps les « fidèles auditeurs ». Ils devraient bien vite s'en consoler. Car ils vérifieront que l'opération va rétablir le confort d'écoute que parasitait trop souvent la véritable anarchie ambiante. A condition que la nouvelle donne fixée par la loi soit scrupuleusement respectée. Un comité technique radiophonique régional (CTR), de création récente, y veillera.

Le CTR à l'écoute

Michel Coat, président du CTR, et par ailleurs président du tribunal administratif, va suivre très attentivement le déroulement du déménagement radio de cette nuit. II sera renseigné par Jean-François Guéguen, son principal collaborateur au CTR, qui est techniquement équipé pour pratiquer l'écoute à distance de toutes les stations émettant dans les sept départements de l'Ouest.

De son côté Télé Diffusion de France a aussi mis en oeuvre des moyens exceptionnels. Douze équipes de deux techniciens circuleront sur le territoire, autos-radios calés sur les fréquences nouvellement attribuées. Et cette surveillance serrée, bien qu'exercée à distance, sera prolongée aussi longtemps que le paysage radiophonique régional n'aura pas retrouvé la sérénité souhaitable.

Qu'elles soient locales ou nationales, associatives, commerciales indépendantes ou en réseau, à terme, l'opération devrait satisfaire toutes les radios et leurs publics respectifs. Ne serait-il pas temps sachant que l'ouverture de la bande FM remonte déjà à plus de dix ans ?

(c) Le Télégramme - 1992